Le Roi annonce un tournant dans la gestion du cheptel : des chiffres aux visages
Lors d’un Conseil des ministres marqué par le calme, le Roi Mohammed VI a posé une question simple au ministre de l’Agriculture : « Quel est l’impact des pluies sur le cheptel ? », une interrogation dont les implications se sont révélées profondes. La décision fut claire : l’opération de reconstitution du cheptel devra obéir à des critères objectifs, sous la supervision des autorités locales.
Ce changement marque un transfert de responsabilité du ministère de l’Agriculture vers celui de l’Intérieur, traduisant une perte de confiance dans des chiffres officiels jugés éloignés de la réalité vécue par les agriculteurs. Alors que les rapports parlaient de productions record, les habitants des montagnes et des souks hebdomadaires vivaient une tout autre réalité, où l’espoir ne s’achète pas au kilogramme et où les aides n’arrivent pas toujours à ceux qui en ont besoin.
Dans un message implicite mais ferme, le Roi a appelé à confier la mission à ceux qui connaissent les visages des citoyens – caïds, mokadems et cheikhs – car ce sont eux qui savent qui possède une seule brebis, qui détient des exploitations fictives, et qui vend son bétail pour acheter un sac d’orge.
Ce message royal dépasse la simple réorganisation administrative : il marque la fin d’une ère de gestion technocratique, et peut-être, avec un peu d’espoir, le début d’une nouvelle phase où le petit agriculteur pourra enfin recevoir sa juste part de la patrie.