Maroc de civilisation: un développement équitable est possible pour un pays à vitesse unifiée

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Aziz Rabbah – 01.10.25

 

Un diagnostic royal du problème

Lorsque Sa Majesté le Roi a évoqué la problématique du « Maroc à deux vitesses », en affirmant que ce n’est pas le pays qu’il souhaite construire ni l’avenir qu’il désire pour ses citoyens, et en appelant à édifier un Maroc de justice sociale et territoriale avec le sérieux nécessaire, à travers un programme de développement incluant toutes les catégories de la population et toutes les régions, ce n’était ni un simple constat ni un discours formel. Il s’agissait d’un engagement royal, d’un devoir national et d’un contrat renouvelé avec le peuple.

Ce message, à la fois évaluatif et prospectif, a été prononcé dans le discours du Trône, moment fort de renouvellement du pacte solide entre le Roi et son peuple.

Le Maroc que nous voulons

Sa Majesté aspire à un Maroc où aucune catégorie ni région ne vit en marge, et où tous bénéficient des retombées des stratégies de développement lancées depuis plus de deux décennies. Les attentes citoyennes ont trouvé une réponse anticipée, mais le véritable défi reste dans la mise en œuvre.

Il ne s’agit pas de simples ajustements techniques ou partiels, mais d’une révision profonde ouvrant un nouveau cap : une dynamique unifiée, équitable et inclusive, dont les fruits profitent à l’ensemble des Marocains et de leurs territoires.

La nécessité de décisions fortes

Cela pourrait nécessiter des décisions inédites, rapides et audacieuses.

Parmi elles :

  1. Deux décisions majeures pour réorienter des dizaines de milliards de dirhams vers les régions et provinces, ainsi que vers les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’emploi et de l’eau. Ces domaines ne peuvent plus attendre si l’on veut mettre fin au sentiment d’exclusion ressenti par des millions de citoyens.

  2. La première décision : le partenariat public-privé (PPP).
    Mettre en place des partenariats efficaces entre secteur public et privé pour réaliser et exploiter les projets, selon une approche garantissant qualité, accessibilité et rentabilité. Le Maroc dispose déjà d’expériences en la matière, notamment dans l’électricité et l’eau, riches en enseignements.

  3. La deuxième décision : prolonger les délais d’exécution.
    Accorder une année ou plus pour les projets non urgents ou non contraints par des échéances strictes, afin de prioriser les secteurs vitaux : santé, éducation et eau.

L’obstacle de la « doctrine des marchés publics »

Il convient toutefois de se méfier de certains acteurs qui, ancrés dans la « doctrine des marchés publics », cherchent à maintenir un modèle où l’essentiel du budget – souvent financé par l’endettement – est orienté vers de grands marchés publics dont ils tirent profit.

Cette logique, entretenue par un réseau d’administrateurs, de consultants et de contrôleurs, ne sert pas l’intérêt du pays mais celui de leurs propres gains.

Priorité : santé, éducation, eau et emploi

Ces deux décisions stratégiques permettraient de réorienter les priorités de l’État vers des besoins urgents et vitaux, au bénéfice des jeunes, des plus démunis et des habitants des campagnes et périphéries urbaines.

Bien sûr, ce changement méthodologique exige un cadre juridique et une gouvernance adaptés, afin d’assurer l’efficacité et la transparence.

Leçons des expériences internationales

De nombreux pays, y compris parmi les plus riches, ont rompu avec le modèle traditionnel des investissements publics pour initier une révolution développementale équitable, centrée sur l’humain, en priorité et toujours.

À suivre…


 


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