Pr Salima Faraji 15.11.2025

Quiconque examine l’histoire du Maghreb depuis les années soixante avec objectivité, équité et profondeur — loin des clivages idéologiques — comprendra inévitablement que le conflit du Sahara n’a jamais été, dans son essence, une confrontation entre deux peuples, mais bien une crise artificielle, pensée et construite par l’Algérie depuis son indépendance en 1962.
Cette crise s’inscrivait dans une logique idéologique et géopolitique propre à la guerre froide, visant à contenir le Maroc, monarchie pluriséculaire, et à instaurer un équilibre artificiel en Afrique du Nord.
Le Roi Hassan II avait d’ailleurs souligné que le problème avec l’Algérie ne se résumait pas à une simple question de frontières, mais à une orientation idéologique profonde.
À l’indépendance de l’Algérie, les aspirations à l’unité maghrébine dominaient les relations entre les deux pays.
Le Maroc avait apporté un soutien déterminant à la Révolution algérienne : assistance logistique, appui politique, accueil des dirigeants du FLN à Oujda.
La ville a même subi des bombardements français en 1961 et 1962 pour cette raison.
Cependant, les ambitions régionales du nouveau régime algérien, inspiré du socialisme révolutionnaire, ont rapidement généré méfiance et rivalité.
Alger voyait dans la monarchie marocaine un modèle opposé à son projet régional.
Ainsi, le différend frontalier autour de Tindouf et Béchar déboucha en 1963 sur la “guerre des sables”, établissant une défiance durable et ouvrant la voie à un antagonisme latent qui prendra plus tard la forme du conflit du Sahara.
En 1973, alors que l’Espagne occupait encore le Sahara, le Front Polisario fut fondé à Tindouf, en territoire algérien, par un groupe d’étudiants marocains d’origine sahraouie.
La création du mouvement hors du territoire disputé remet en cause son statut de “mouvement de libération”, puisque les véritables mouvements de libération naissent dans leur propre espace national, non à l’étranger sous la tutelle d’un autre État.
L’Algérie, cherchant un accès à l’Atlantique et un moyen d’affaiblir le Maroc, a rapidement investi dans cette organisation : accueil, financement, armement, propagande, encadrement diplomatique.
Dès le début, Alger prit en charge la logistique, la formation et la représentation du Polisario.
Des milliers de personnes furent transférées vers les camps de Tindouf comme “réfugiés”, alors qu’une grande partie d’entre elles provenait de différentes régions marocaines.
Sur le plan international, l’Algérie utilisa son influence, notamment en Afrique et en Amérique latine, pour obtenir en 1984 l’admission de l’entité séparatiste au sein de l’Organisation de l’unité africaine, poussant le Maroc à se retirer.
Dans son avis consultatif du 16 octobre 1975, la CIJ reconnut l’existence de liens juridiques et d’allégeance entre les tribus sahraouies et les Sultans du Maroc.
La Cour rejeta l’idée que le Sahara était une “terra nullius”, affirmant au contraire que le Maroc disposait de droits historiques solides.
Cet avis fut la base juridique de la Marche Verte, opération pacifique majeure qui permit le retour des provinces du Sud au giron national.
Les populations des camps vivent sous contrôle total du Polisario et de l’armée algérienne, sans recensement officiel des Nations unies, en violation de la Convention de Genève de 1951.
Des rapports européens, notamment celui de l’OLAF, ont révélé des détournements massifs de l’aide humanitaire.
Pendant ce temps, le Maroc a investi durablement dans le développement de ses provinces du Sud : infrastructures, ports, énergies renouvelables, et le Nouveau Modèle de Développement lancé en 2015.
Depuis 2019, plus d’une trentaine de pays ont ouvert des consulats à Laâyoune et Dakhla, consacrant un soutien diplomatique concret à la marocanité du Sahara.
De nombreux États africains et latino-américains ont retiré leur reconnaissance de l’entité fictive.
L’Algérie, après avoir dépensé des milliards, se retrouve dans une impasse politique, diplomatique et économique.
En respectant les résolutions onusiennes et en adoptant une approche axée sur la responsabilité, le développement et la stabilité, le Maroc a démontré que la question du Sahara n’est pas un simple litige frontalier, mais une affaire d’identité, de souveraineté et de continuité historique.
Aujourd’hui, les faits sont clairs :
le Maroc a gagné en constance, en légitimité et en vision ;
tandis que le projet séparatiste, conçu dans les bureaux de la sécurité militaire algérienne, s’est effondré sous le poids de ses contradictions.
La légitimité ne s’achète pas, elle se bâtit par l’histoire, la cohésion nationale, le développement et la volonté du peuple.
Ainsi demeure le Maroc :
un État millénaire, enraciné dans l’histoire, étendu dans la géographie, invincible face aux projets artificiels — quelles que soient les évolutions politiques ou les discours du moment.
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